Avantage assurance au kilomètre : dans quels cas cette formule devient la plus rentable ?

L’assurance auto au kilomètre, également connue sous le nom de « pay-as-you-drive », gagne en popularité auprès des conducteurs français. Cette formule innovante permet d’adapter sa prime d’assurance en fonction de l’utilisation réelle du véhicule. Pour de nombreux automobilistes, elle représente une opportunité de réaliser des économies substantielles tout en bénéficiant d’une couverture adaptée à leurs besoins. Cependant, son intérêt varie considérablement selon le profil du conducteur et ses habitudes de déplacement. Examinons en détail le fonctionnement de cette assurance et les situations où elle s’avère particulièrement avantageuse.

Fonctionnement de l’assurance au kilomètre

L’assurance au kilomètre repose sur un principe simple : plus vous roulez, plus vous payez. À l’inverse, moins vous utilisez votre véhicule, plus votre prime d’assurance sera réduite. Ce système s’appuie sur des technologies de suivi kilométrique qui permettent à l’assureur de connaître précisément la distance parcourue par l’assuré.

Concrètement, la prime d’assurance se décompose généralement en deux parties : une part fixe, qui couvre les risques liés au véhicule même lorsqu’il est à l’arrêt (vol, vandalisme, etc.), et une part variable, calculée en fonction du nombre de kilomètres parcourus. Cette structure tarifaire permet d’ajuster le coût de l’assurance au risque réel encouru par le conducteur.

Les assureurs proposent différentes formules, allant du simple forfait kilométrique annuel à des systèmes plus sophistiqués de suivi en temps réel. Certains offrent même des options permettant de moduler la couverture en fonction des périodes d’utilisation du véhicule, comme par exemple une protection renforcée pendant les vacances.

L’assurance au kilomètre représente une véritable révolution dans le secteur, permettant une tarification plus juste et individualisée.

Profils adaptés à l’assurance pay-as-you-drive

Bien que l’assurance au kilomètre puisse sembler attrayante pour tous les conducteurs, elle s’avère particulièrement avantageuse pour certains profils spécifiques. Examinons les catégories d’automobilistes qui ont le plus à gagner en optant pour cette formule.

Télétravailleurs et salariés en flex office

Avec l’essor du télétravail et des modes de travail flexibles, de nombreux salariés utilisent moins fréquemment leur véhicule pour se rendre au bureau. Pour ces conducteurs, l’assurance au kilomètre peut représenter une source d’économies significative . En effet, leur kilométrage annuel étant réduit, ils bénéficieront d’une prime d’assurance nettement inférieure à celle d’un forfait traditionnel.

Par exemple, un employé travaillant à domicile quatre jours par semaine et ne se rendant au bureau qu’une fois par semaine pourrait voir sa prime d’assurance diminuer de 30 à 40% par rapport à une assurance classique. Cette réduction substantielle reflète directement la baisse du risque d’accident liée à une utilisation moins fréquente du véhicule.

Propriétaires de véhicules secondaires

Les ménages possédant plusieurs véhicules constituent un autre groupe pour lequel l’assurance au kilomètre peut s’avérer particulièrement intéressante. Souvent, le véhicule secondaire n’est utilisé que ponctuellement, pour des trajets spécifiques ou des déplacements occasionnels.

Dans ce cas, une assurance traditionnelle peut sembler disproportionnée par rapport à l’usage réel du véhicule. L’assurance au kilomètre permet d’ajuster la prime en fonction de l’utilisation effective, évitant ainsi de payer pour une couverture surdimensionnée. Les propriétaires de véhicules de collection ou de voitures de sport utilisées uniquement le week-end peuvent également tirer parti de ce type de contrat.

Conducteurs occasionnels en zones urbaines

Les habitants des grandes agglomérations, qui disposent souvent d’alternatives de transport efficaces (transports en commun, vélos, trottinettes électriques), utilisent de moins en moins leur voiture au quotidien. Pour ces conducteurs occasionnels, l’assurance au kilomètre représente une solution adaptée à leur mode de vie urbain.

Un citadin qui n’utilise sa voiture que pour des sorties le week-end ou des escapades ponctuelles pourrait réaliser des économies conséquentes. Certains assureurs proposent même des formules spécifiques pour les conducteurs urbains, combinant une assurance au kilomètre avec des options de mobilité alternative.

Retraités avec faible kilométrage annuel

Les seniors, en particulier les retraités, constituent un autre groupe pour lequel l’assurance au kilomètre peut s’avérer particulièrement avantageuse. Ayant généralement moins de contraintes de déplacement quotidien, ils parcourent souvent moins de kilomètres que la moyenne des conducteurs.

Un retraité utilisant sa voiture principalement pour des courses locales et quelques visites familiales pourrait voir sa prime d’assurance réduite de manière significative. Cette économie est d’autant plus appréciable que les revenus sont souvent plus limités à la retraite.

L’assurance au kilomètre permet aux conducteurs occasionnels de ne plus subventionner indirectement les gros rouleurs via des primes standardisées.

Calcul du seuil de rentabilité kilométrique

Pour déterminer si l’assurance au kilomètre est avantageuse dans votre situation, il est crucial de calculer le seuil de rentabilité kilométrique. Ce seuil représente le nombre de kilomètres en deçà duquel l’assurance au kilomètre devient plus économique qu’une assurance traditionnelle.

Formules de calcul des assureurs (axa, matmut, maif)

Chaque assureur utilise sa propre formule pour calculer la prime d’assurance au kilomètre. Cependant, on peut généralement observer une structure similaire :

  • Une part fixe, couvrant les risques indépendants du kilométrage
  • Une part variable, calculée en fonction du nombre de kilomètres parcourus
  • Des paliers kilométriques, avec des tarifs dégressifs au-delà de certains seuils

Par exemple, Axa propose une formule où la part variable est calculée par tranches de 1000 km, avec un tarif dégressif au-delà de 8000 km annuels. La Matmut, quant à elle, offre des forfaits prédéfinis allant de 4000 à 20000 km par an, avec la possibilité d’ajuster le contrat en cours d’année.

Comparaison avec les forfaits kilométriques traditionnels

Pour évaluer l’intérêt de l’assurance au kilomètre, il est essentiel de la comparer aux forfaits kilométriques traditionnels. Prenons un exemple concret :

Type d’assurance Prime annuelle Kilométrage Coût au km
Traditionnelle 600€ 12000 km 0,05€/km
Au kilomètre 300€ + 0,02€/km 7500 km 0,06€/km

Dans cet exemple, l’assurance au kilomètre devient plus avantageuse en dessous de 7500 km par an. Au-delà, l’assurance traditionnelle redevient plus intéressante. Il est donc crucial d’estimer précisément son kilométrage annuel avant de choisir entre ces deux options.

Impact du bonus-malus sur le prix au kilomètre

Le bonus-malus joue un rôle important dans le calcul de la prime d’assurance au kilomètre. Un conducteur bénéficiant d’un bonus maximal verra naturellement sa prime kilométrique réduite. À l’inverse, un malus important peut annuler les avantages de l’assurance au kilomètre, même pour un faible kilométrage.

Il est important de noter que le système de bonus-malus s’applique de la même manière que pour une assurance traditionnelle. Ainsi, un conducteur prudent continuera de bénéficier d’une réduction progressive de sa prime, indépendamment du nombre de kilomètres parcourus.

Technologies de suivi kilométrique

L’efficacité de l’assurance au kilomètre repose en grande partie sur la précision des technologies de suivi kilométrique. Ces dispositifs permettent aux assureurs de collecter des données fiables sur l’utilisation réelle du véhicule, garantissant ainsi une tarification équitable.

Boîtiers télématiques OBD-II

Les boîtiers télématiques OBD-II (On-Board Diagnostics) constituent l’une des solutions les plus répandues pour le suivi kilométrique. Ces dispositifs se branchent directement sur le port de diagnostic du véhicule et collectent diverses données, dont le kilométrage parcouru.

Outre le suivi kilométrique, ces boîtiers peuvent également enregistrer d’autres informations utiles telles que le style de conduite, les accélérations brusques ou les freinages d’urgence. Ces données supplémentaires permettent aux assureurs d’affiner leur évaluation du risque et, potentiellement, d’offrir des réductions supplémentaires aux conducteurs prudents.

Applications smartphone GPS (youdrive, allianz conduite connectée)

Une alternative de plus en plus populaire aux boîtiers physiques est l’utilisation d’applications smartphone dédiées. Ces apps, comme Youdrive ou Allianz Conduite Connectée , utilisent le GPS du téléphone pour suivre les déplacements du véhicule.

L’avantage principal de cette solution réside dans sa simplicité d’utilisation et son coût réduit pour l’assureur. Cependant, elle nécessite que le conducteur pense à activer l’application à chaque trajet, ce qui peut s’avérer contraignant. De plus, la précision du suivi peut être affectée par les limitations du GPS du smartphone.

Relevés kilométriques manuels

Certains assureurs proposent encore des formules basées sur des relevés kilométriques manuels. Dans ce cas, l’assuré doit régulièrement (souvent une fois par an) transmettre une photo de son compteur kilométrique à son assureur.

Bien que moins précise et plus sujette aux erreurs ou aux fraudes, cette méthode peut convenir aux conducteurs réticents à l’installation d’un dispositif de suivi électronique dans leur véhicule. Elle est également adaptée aux véhicules plus anciens, non équipés de ports OBD-II.

Limites et contraintes de l’assurance kilométrique

Malgré ses nombreux avantages, l’assurance au kilomètre présente également certaines limites et contraintes qu’il convient de prendre en compte avant de souscrire à ce type de contrat.

Plafonds kilométriques annuels

La plupart des contrats d’assurance au kilomètre imposent des plafonds kilométriques annuels. Au-delà de ces limites, soit l’assuré perd le bénéfice de son tarif préférentiel, soit il doit payer un surcoût important.

Ces plafonds varient généralement entre 8000 et 16000 km par an, selon les assureurs. Il est donc essentiel d’estimer correctement son kilométrage annuel avant de souscrire, et de surveiller régulièrement sa consommation kilométrique pour éviter les mauvaises surprises.

Restrictions géographiques (france métropolitaine)

De nombreux contrats d’assurance au kilomètre ne couvrent que les déplacements effectués en France métropolitaine. Les kilomètres parcourus à l’étranger peuvent être exclus du calcul ou faire l’objet d’une tarification spécifique.

Cette restriction peut s’avérer problématique pour les conducteurs effectuant régulièrement des trajets transfrontaliers ou prévoyant de longs voyages en Europe. Il est crucial de vérifier les conditions exactes de couverture géographique avant de souscrire.

Exclusions pour certains types de véhicules

Tous les véhicules ne sont pas éligibles à l’assurance au kilomètre. Certains assureurs excluent par exemple :

  • Les véhicules de collection
  • Les véhicules de plus de 3,5 tonnes
  • Les deux-roues motorisés
  • Les véhicules utilisés à des fins professionnelles

Ces exclusions s’expliquent souvent par des difficultés techniques (impossibilité d’installer un boîtier télématique) ou par une inadéquation entre le profil de risque de ces véhicules et le modèle tarifaire de l’assurance au kilomètre.

Évolution du marché de l’assurance au kilomètre en france

Le marché de l’assurance au kilomètre connaît une croissance soutenue en France, portée par l’évolution des habitudes de mobilité et la recherche d’une tarification plus équitable par les consommateurs.

Parts de marché des principaux acteurs (allianz, axa, matmut)

Les grands groupes d’assurance traditionnels ont rapidement investi le créneau de l’assurance au kilomètre. Allianz, Axa et la Matmut figurent parmi les leaders du marché, proposant chacun des offres spécif

iques adaptées à différents profils de conducteurs. Selon une étude récente du cabinet Xerfi, ces trois acteurs représentent ensemble près de 60% du marché de l’assurance au kilomètre en France.

Allianz, avec son offre « Allianz Conduite Connectée », détient la plus grande part de marché, estimée à environ 25%. Axa suit de près avec sa formule « Axa Modulango », captant environ 20% du marché. La Matmut, quant à elle, se positionne en troisième position avec sa gamme « Auto Km », représentant environ 15% des contrats d’assurance au kilomètre souscrits en France.

Ces chiffres témoignent de l’intérêt croissant des consommateurs pour ce type d’assurance, ainsi que de la capacité des grands groupes à adapter leurs offres aux nouvelles attentes du marché.

Innovations tarifaires (direct assurance kilomètres)

Face à la concurrence des acteurs traditionnels, de nouveaux entrants sur le marché de l’assurance au kilomètre cherchent à se démarquer par des innovations tarifaires. C’est notamment le cas de Direct Assurance avec son offre « Kilomètres ».

Cette formule propose une tarification particulièrement flexible, calculée au kilomètre près. Contrairement aux forfaits prédéfinis proposés par certains concurrents, Direct Assurance ajuste la prime mensuellement en fonction du kilométrage réellement parcouru. Cette approche permet une personnalisation poussée de l’assurance, particulièrement appréciée des conducteurs ayant des habitudes de déplacement irrégulières.

D’autres innovations incluent :

  • Des options de « mise en pause » de l’assurance pour les périodes d’immobilisation du véhicule
  • Des formules hybrides combinant un forfait de base avec une tarification au kilomètre au-delà d’un certain seuil
  • L’intégration de services de mobilité alternative (vélos, transports en commun) dans les contrats d’assurance auto

Ces innovations témoignent de la dynamique du marché et de la volonté des assureurs de s’adapter aux nouveaux modes de vie et de déplacement des Français.

Perspectives de croissance post-covid

La crise sanitaire liée au Covid-19 a eu un impact significatif sur les habitudes de déplacement des Français, accélérant certaines tendances déjà observées avant la pandémie. Cette évolution a créé un terrain favorable au développement de l’assurance au kilomètre.

Selon une étude menée par l’Observatoire Cetelem de l’Automobile, 43% des Français déclarent avoir réduit leur utilisation de la voiture depuis le début de la crise sanitaire. Cette tendance, combinée à la généralisation du télétravail et au développement des mobilités douces, laisse présager une croissance soutenue du marché de l’assurance au kilomètre dans les années à venir.

Les experts du secteur anticipent une croissance annuelle moyenne de 15 à 20% pour le marché de l’assurance au kilomètre sur la période 2023-2027. Cette progression devrait être portée par plusieurs facteurs :

  • Une prise de conscience écologique croissante, incitant les conducteurs à limiter leurs déplacements en voiture
  • L’évolution des modes de travail, avec une part croissante de télétravailleurs
  • Le développement de solutions technologiques facilitant le suivi précis du kilométrage
  • Une demande accrue de personnalisation des contrats d’assurance

L’assurance au kilomètre s’inscrit dans une tendance plus large de « consommation à l’usage » qui devrait continuer à gagner du terrain dans les années à venir.

Face à ces perspectives prometteuses, de nouveaux acteurs, notamment issus du secteur des technologies, pourraient faire leur entrée sur le marché de l’assurance au kilomètre. Cette concurrence accrue devrait stimuler l’innovation et bénéficier in fine aux consommateurs, avec des offres toujours plus adaptées à leurs besoins spécifiques.

En conclusion, l’assurance au kilomètre représente une évolution majeure du secteur de l’assurance automobile, en phase avec les mutations profondes de nos modes de vie et de déplacement. Si elle ne convient pas à tous les profils de conducteurs, elle offre une alternative intéressante pour de nombreux automobilistes soucieux d’optimiser leur budget assurance. L’analyse précise de ses besoins et de son profil de conducteur reste essentielle pour déterminer si cette formule est vraiment avantageuse dans sa situation personnelle.

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